Août 1982 – Volume 1.8
Marie, Mère de Dieu
Quand une maman donne naissance à un enfant, elle ne lui crée pas son âme, elle lui fabrique uniquement son corps. Pourtant on l’appelle mère de l’enfant. Marie n’a modelé que le corps de Jésus. Son âme humaine était formée antérieurement dans le sein de Dieu et sa divinité était éternelle. Ainsi son enfant, Dieu et homme, est aussi réellement son enfant que tout enfant est réellement fils de sa mère. C’est avec raison que nous disons de Marie qu’elle est la Mère de Dieu.
Mère de Jésus et notre mère
Quand une mère donne naissance à un enfant; cet enfant arrive au monde avec tous ses membres. Saint Paul nous dit : « ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ? » (1 Cor 6 :15) Nous étions donc contenus en germe dans l’enfant conçu dans le sein de la Vierge Marie.
Dans un pépin de pomme sont contenus à la fois le tronc du pommier et ses branches. Voyons comment le Christ lui-même exprime notre union avec lui et en lui : « Je suis la vigne; vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits; car hors de moi vous ne pouvez rien faire ». (Jn 15 :5)
Tous les enfants de Dieu qui croient en sa Parole font partie du corps du Christ. Saint Paul exprime cette même pensée très clairement : « Il est aussi la Tête du Corps, c’est-à-dire de l’Église ». (Col 1 :18) Tous les chrétiens qui croient au Christ et qui vivent selon leur foi font partie du Corps du Christ. C’est la merveille de la transmission de la vie divine par le Christ de la même façon que la vie d’un arbre est transmise par le tronc à toutes les branches. Marie est donc réellement notre Mère puisque nous sommes les membres de son enfant.
Le prix de la maternité de Marie
L’enfantement de Jésus fut pour Marie sans douleur. L’enfantement dans les douleurs fut la conséquence du péché ainsi que la souffrance, la maladie et la mort. Dieu dit à Eve après son péché : « Tu enfanteras dans la douleur ». (Gen 3 :16)
Mais Marie était immaculée et Jésus était immaculé. Il n’y avait pas en Marie la cause des douleurs de l’enfantement. Les saints ont eu l’intuition de cette naissance merveilleuse en disant que Jésus est sorti de Marie sous forme de lumière. Comme plus tard, après sa résurrection Jésus vint visiter ses Apôtres au Cénacle alors que les portes étaient verrouillées. C’est ainsi que Marie est demeurée vierge après l’enfantement comme avant.
Mais pour nous donner la vie à nous, le problème était tout autre. Jésus était immaculé, mais nous, nous sommes de pauvres pécheurs qui avaient perdu l’union avec Dieu et la vie divine. Pour nous donner la vie, elle endure de terribles douleurs.
Elle avait été là tout au long de la vie de Jésus, fécondant son travail par sa prière et son amour. Elle était là aussi au pied de la croix pour consommer avec lui la rédemption du monde.
Qui ne pourra jamais imaginer les douleurs de la femme la plus délicate du monde, la plus sensible, la plus tendre, la plus aimante pour son Fils unique? Chaque clou qui entrait dans les mains les ou les pieds de Jésus perçait en même temps son corps et son âme si sensibles. Chaque insulte pour son Fils, chaque outrage, chaque coup étaient ressentis par son cœur de Mère comme s’il eut été fait à elle.
Marie, resta jusqu’à la fin au pied de la croix, souffrant jusqu’au dernier moment la mort de son Fils. Au moment de rendre le dernier soupir, quand la rédemption du monde fut accomplie, Jésus put dire à sa mère : « Femme, voici ton fils » et à Jean : « Voici ta mère ». (Jn 19 : 26-27)
La rédemption était accomplie et Marie nous avait donné la vie dans les terribles douleurs d’enfantement. Celle qui avant était Marie devint Mère de tous les peuples de la terre; la Nouvelle Eve, mère de tous les vivants, fils de Dieu.
Le rôle de la mère
Depuis ce jour, Marie, la divine bergère, ne cesse de parcourir le monde à la recherche de ses enfants égarés. Elle les recueille, les soigne, les réchauffe sur son sein rempli de l’Esprit pour les porter à Jésus comme d’autres « lui-même » purifié et sanctifié par la vie divine.
Au moindre signe de bonne volonté de la part d’un de ses enfants, Marie accourt pour sauver son enfant et l’aider à refaire ses forces; elle le lave, le nettoie, le revêt de nouveaux habits qui sont les vertus chrétiennes. Un peu de bonne volonté et voilà l’égaré sur le chemin du retour.