Le Rosaire

Mai 1986 – Volume 2.5

Le Rosaire

À Ninive, Jonas criait : « Encore quarante jours et Ninive sera détruite. » (Jon 3 :4)  Les gens, du roi jusqu’aux plus petits, crurent à la parole du prophète et se mirent à faire pénitence et le châtiment fut évité, la ville ne fut pas détruite.

À Fatima le 13 octobre 1917 la Sainte Vierge disait : « Je suis Notre-Dame-du-Rosaire. Je viens vous demander de dire tous les jours le chapelet et de changer de vie. »  À Kérizinen, elle disait : « Avec vos rosaires, formez une couronne qui recouvrira la terre d’une onde de prières. Elle résistera, une fois de plus, aux forces du mal qui menacent l’humanité, hâtant, sans guerre ni révolution, le triomphe pacifique de mon Cœur Immaculé, dans la paix, la justice et dans l’amour du Christ mon Fils. » (1er octobre 1965)

Notre monde est en grand danger de destruction; les hommes ont en main toutes les armes permettant de faire de la terre un désert, laissant des survivants malades, contaminés et déformés.

À Kérizinen, la Sainte Vierge indiquait clairement les maux et le remède : « Oh oui, le monde est en grand danger tant il est inondé par le péché! Mais au cours des siècles derniers, à diverses reprises, le monde a été sauvé par le Rosaire. Et aujourd’hui, ce ne sera ni les canons, ni les bombes, ni la force des hommes qui mettront fin aux guerres et aux tribulations. Mes chers enfants de la terre, d’un bout à l’autre du monde, unissez-vous de nouveau par cette arme puissante et efficace qu’est le Rosaire, par cette chaîne bénie qui relie la terre au ciel, et je me ferai la Mère de Miséricorde, la Colombe de réconciliation auprès de la divine justice, obtenant qu’une intervention radicale du ciel mette fin aux maux dont souffre l’humanité. » (1er octobre 1955)

La Sainte Vierge vient avertir le monde comme Jonas le fait pour Ninive et comme Noé pour le déluge. La Sainte Vierge, en plus d’indiquer les troubles et catastrophes à venir, nous donne le moyen de les éviter ou tout au moins de les diminuer. Par elle, Dieu nous donne le moyen de sauver le monde par miséricorde. Si la miséricorde est refusée, c’est la justice qui s’exercera inévitablement.

Dieu a mis des lois dans l’univers et c’est la violation de ces lois qui entraîne ces châtiments. Qui ne voit aujourd’hui que nous vivons dans un monde moralement corrompu, un monde où la force prime le droit, où la haine et l’ambition conduisent des peuples à se massacrer et à s’entre-tuer? Comment ne pas être terrifiés seulement à penser qu’il y a eu 160 guerres nationales ou internationales depuis la guerre de 39-45? Quand les Européens sont arrivés au Canada, ils ont rencontré des peuples tellement sauvages et primitifs qu’ils se tuaient à coups de masse, à coups de bâton et même à coups de flèches. C’était épouvantable! Dans cent ans, quand on parlera des sauvages, de qui parlerons-nous? J’ai bien hâte d’entendre cela!

Et la Sainte Vierge, la Mère de l’Église parcourt la terre pour avertir ses enfants; elle pleure en bien des endroits et même elle verse des larmes de sang pour toucher le cœur de ses enfants.   Si Marie prend ce moyen pour nous toucher, c’est parce que nous avons la tête dure et que l’heure est grave.

Dans le deuxième secret de Fatima, Marie disait : « Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et nous aurons la paix. Sinon, la Russie répandra ses erreurs dans le monde entier provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église; plusieurs nations seront anéanties, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, mais à la fin mon Cœur Immaculé triomphera. »

À Kérizinen, la Sainte Vierge a parlé clairement de la situation du monde : « Vous êtes au tournant tragique et décisif de l’histoire. »  Pourquoi tant de haine? N’est-ce pas que ceux que l’on appelle les chrétiens oublient la mission d’amour qu’il importe de communiquer aux autres? N’est-ce pas aussi que beaucoup de catholiques s’engourdissent dans une dangereuse somnolence, complice en quelque sorte des forces sataniques qui attaquent la doctrine du Christ et veulent précipiter l’humanité dans le précipice de la plus grande tragédie de tous les siècles? Chrétiens, réveillez-vous!  Soyez Apôtres. L’Apôtre ne se renferme pas dans un petit monde personnel et égoïste, mais il cherche à porter au loin la flamme de son esprit religieux. Il illumine les âmes de ses frères avec la Vérité que Dieu a révélée et il les fortifie dans l’exercice de ses commandements. C’est par l’amour du prochain que l’on témoigne de son amour pour le Christ. » (3 mars 1962)

Comme la meilleure des mères, Marie avertit des dangers qui menacent le monde : « Si Dieu frappe, c’est qu’il veut purifier et distribuer de grands bienfaits. Lorsqu’il frappera intensément, c’est qu’il voudra les distribuer rapidement. (21 mai 1958)  Si les hommes ne se repentent pas et ne changent pas de vie,  une affreuse tourmente soufflera sur le monde. » (6 mars 1949)  « Oui, selon mes avertissements, terrible sera le bouleversement de la terre, parce que l’humanité, souillée par la boue du péché, a perdu la voie qui mène à Dieu. Mais vous qui l’aimez, livrez-vous pleinement à la prière à la souffrance, à l’amour, et aussi à l’abandon selon sa volonté pour tous ses desseins, pour tout ce qu’il voudra de vous, surtout dans ce moment que vous allez vivre et qui sera l’un des plus graves de l’histoire du monde de l’Église. » (16 février 1957)

Même pour son Église qu’il veut sauver le Seigneur sera très sévère : « Si autrefois, Dieu fit monter les eaux du déluge progressivement, pour donner aux pécheurs le temps de se repentir, ainsi aujourd’hui agit-il dans son infinie bonté et surtout dans sa grande miséricorde pour les pécheurs. C’est successivement qu’il frappe les localités, afin d’avertir les témoins, soit pour les préparer, soit pour leur permettre d’éviter ou d’atténuer les effets de sa colère…Que les actuels fléaux purificateurs vous mènent donc à la conversion, et vous cesserez de craindre; sinon le ciel ne se purgera que par de plus grands châtiments. Ceux-ci auront le caractère de l’imprévu, de la soudaineté, de la violence et de l’irrésistibilité, provoquant une mortalité prodigieuse de l’espèce humaine. Le dernier choc surtout sera épouvantable, moins général que le déluge, mais plus cruel, car il sera de feu et de sang. Dieu interviendra visiblement pour avoir raison de l’humanité révoltée, pour écraser l’impiété et afin d’écraser le rationalisme. Il coupera, tranchant les membres gâtés et gangrenés de la société chrétienne, afin de sauver le reste du corps mystique de son Église. » (21 novembre 1957)

Pour sauver le monde de la catastrophe, la Sainte Vierge, la maman qui veut prévenir ses enfants et les sauver, nous présente un moyen très simple et à la portée de tous : la récitation du Rosaire en méditant sur les mystères qui sont un résumé de l’Évangile. C’est la grande bataille entre le bien et le mal, entre les forces des ténèbres et les forces de la lumière : « Avec vos rosaires, dit Marie, formez une couronne qui recouvrira la terre d’une onde de prières. » (11 octobre 1965)  Et Marie se plaint que beaucoup n’écoutent pas ou, ne croient pas : « Quelle tristesse de croire que j’ai parlée pour ne rien dire! Surtout avec des larmes dans les yeux. »  La force du Rosaire est inimaginable pour nous. C’est à notre foi que Marie fait appel. Il faut se rappeler que « la prière est la puissance de l’homme sur la toute-puissance divine. »  À Kérizinen, Marie ajoute : « Cette paix, aidez-moi à l’obtenir de Dieu par votre charité et votre prière. Bientôt lorsque les historiens chercheront quel est l’événement qui a changé la face du monde, qui lui a apporté la paix et la prospérité, ils découvriront que ce ne fut pas une bataille, mais une prière.   Une prière offerte pour le monde entier, dans le véritable esprit du catholicisme. Ce sera le plus grand événement religieux de l’histoire du monde moderne. » (25 avril 1961)

Après cela, y aura-t-il un seul de nos lecteurs qui refusera d’entrer dans notre campagne du chapelet pour la paix dans le monde? Marie indique elle-même les résultats : « En messagère de paix, je vous redis : « Priez bien, priez en état de grâce et avec confiance : la durée de l’épreuve sera remplacée par l’intensité et le feu du ciel rendra les hommes sages contrits et humbles. Un monde nouveau surgira et Jésus sera glorifié. L’Église, renouvelée, sera mieux obéie et plus respectée. Il y aura sur la terre une nouvelle génération de saints, d’humbles serviteurs, d’apôtres zélés et surnaturels, vrais ministres de Dieu. Comme d’angéliques serviteurs, ils iront porter au monde la parole du saint Évangile, avec un feu nouveau, celui du Saint-Esprit, pour l’amener à l’amour infini et à la lumière de Jésus, le Bon Pasteur dont le véhément désir est de n’avoir plus qu’un bercail et qu’un pasteur selon son Cœur. » (15 décembre 1959

Qui refusera de prendre quelques minutes pour réciter le chapelet en méditant sur les mystères du Rosaire qui sont un résumé de l’Évangile? C’est de chacun de nous que le salut du monde dépend. Puissions-nous en prendre conscience. Quand chaque membre est en santé, tout le corps est en santé. Comprendrons-nous enfin que nous sommes une partie du corps du Christ sur la terre et que nous devons développer notre vie en plénitude en entraînant nos frères sur le même chemin de l’amour fraternel? À chacun de répondre pour lui et pour le monde.

Pour réfléchir :

Pour rendre notre décision plus lucide, écoutons ce que dit l’Église par la voix de ses chefs :

« Le Rosaire est le résumé de tout l’Évangile. » (Pie XII)

« Aimez le Rosaire et récitez-le avec piété tous les jours; c’est le testament que je vous laisse afin qu’il vous fasse souvenir de moi. »  (Pie X)

« Cette prière mariale doit être comme la respiration quotidienne. » (Léon XIII)

« La prière du Rosaire est de toute la plus belle, la plus riche en grâces, et celle qui touche le plus le Cœur de la Mère de Dieu. » (Pie X)

Voici le témoignage des saints :

« L’Ave Maria bien dit, c’est-à-dire avec attention et modestie, est l’ennemi du diable qu’il met en fuite et le marteau qui l’écrase. » (Saint Bernard)

« L’Ave Maria est une rosée céleste qui tombe sur notre âme et la rend féconde en toutes sortes de vertus. » (Saint Louis Marie de Montfort)

« Le Rosaire est une chaîne qui unit le ciel à la terre, un arc-en-ciel de paix et une ancre de salut pour les chrétiens. » (Ste Thérèse d’Avila)

Écoutons Marie dans ses apparitions :

« Face au péril, je reste la Reine du Très Saint Rosaire, victorieuse de toutes les grandes batailles de la chrétienté. Vous ne m’invoquerez jamais en vain. » (Kérizinen)

« Je suis Notre-Dame-du-Rosaire. Je viens vous demander de dire tous les jours le chapelet et de changer de vie. » (Fatima 13 octobre 1917)

« Courage aux fidèles persévérants du Rosaire. Ils vaincront un jour le communisme. » (Kérizinen 7 octobre 1946)

Après cela hésiterons-nous à monter dans le train du Rosaire pour partir en guerre pacifique contre la guerre des armes, contre la haine, l’ambition et la folie des hommes.  Quel disciple refusera d’ajouter son nom à la liste des soldats du Rosaire?

L’Eucharistie

Avril 1986 – Volume 2.4

L’Eucharistie

Voilà le grand mystère, le grand secret de Dieu. Jésus est venu nourrir nos âmes de la vérité pour chasser les ténèbres de nos âmes et de nos esprits. Il est venu, par amour, pour guérir, purifier, sanctifier afin que les enfants de Dieu égarés puissent de nouveau réintégrer la maison paternelle, la demeure de l’amour éternel. Il est venu établir le Royaume de l’amour. Mais, rejeté par les hommes, il voulut quand même rester avec ceux pour qui il avait consacré toute sa vie. Voici ce qu’il disait à Kérizinen à sa messagère : « Quand la veille de ma mort, je trouvais dans mon cœur, dans ma puissance aussi, le secret d’être en même temps le Dieu qui s’en va et celui qui reste, j’ai créé l’Eucharistie.»

Jésus s’est fait homme pour que nous puissions devenir Dieu. À ceux qui reprochaient à Jésus de laisser les gens l’appeler fils de Dieu, il répondit : « Mais, est-ce que cela n’a pas été dit à vos pères : « Vous êtes des dieux, tous vous êtes les fils du Très-haut? » » (Ps 82 :6) Voilà ce qu’il faut devenir. Mais comment de pauvres hommes tombés si bas, en révolte contre Dieu, peuvent-ils espérer redevenir fils de Dieu et citoyens du ciel? Il n’y avait qu’un moyen, c’est que Dieu lui-même prenne les devants, qu’il prenne l’initiative de faire la paix avec nous en payant lui-même les dettes de guerre. Son amour pour ses enfants qu’il avait créés par amour le poussa à envoyer son Fils sur la terre pour nous montrer comment retourner à la maison du Père : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a envoyé son Fils  unique pour le sauver.» (Jn 3 :16) Déjà dans l’Ancien Testament nous trouvons la même idée : « J’écoute en mon cœur ce que Dieu dit; ce que Dieu dit c’est la paix.» (Ps 85 :9) Il veut lui-même faire la paix avec ses enfants rebelles, avec cette particularité : il veut payer lui-même nos dettes de guerre. Il offre son pardon inconditionnel à tous ceux qui croiront en son Fils et voudront marcher sur ses traces. Alors Jésus vient pour nous racheter, pour payer nos dettes et nous redonner la vie divine perdue par la séparation d’avec Dieu.

Les esclaves autrefois pouvaient être rachetés et redevenir des hommes libres. Nous étions esclaves du péché et Jésus nous a rachetés par sa passion et sa mort. Mais il ne suffisait pas d’être rachetés, il fallait que nous ayons les moyens de vivre en hommes libres. Alors Jésus, pendant trois ans, a proclamé son message libérateur de l’Évangile. Il a résumé tout son enseignement en une seule phrase que notre monde de haine, d’égoïsme et de matérialisme n’a pas encore comprise après 2000 ans : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé.» (Jn 15 :12)

Jésus avait tout donné pour nous sauver : sa vie elle-même et toute la vérité que le Père lui avait confiée pour ses enfants. Il repartait vers son Père un peu triste en pensant que tant de gens avaient bien vite son message et que les autres oublieraient bien vite son enseignement au milieu d’un monde corrompu et hostile à l’amour. Alors il décida d’essayer de rester avec ses enfants; il en trouva le moyen avec L’Eucharistie.

À Kérizinen, Jésus disait : « La communion est pour l’âme qui m’aime le renouvellement mystique de l’incarnation.» Jésus veut venir en nous pour continuer à sauver le monde et continuer à lui donner son message de paix et de salut contenu dans l’Évangile, jusqu’à ce que la dernière âme soit sauvée : « C’est la volonté de mon Père que tous les hommes arrivent à la connaissance de la vérité et qu’ils soient sauvés.» (1Tm 2 :4) Jésus veut édifier son Royaume en nous pour avoir encore une fois des mains, une bouche, des pieds, des yeux et un cœur pour continuer sa mission de sauveur.

Pour assurer la croissance de nos âmes, il a inventé l’Eucharistie. Il est là aussi présent qu’il était à Jérusalem ou en Galilée. Il est là aussi puissant, aussi bon, aussi miséricordieux qu’il l’était au temps de Mathieu, de Marie-Madeleine ou de la samaritaine. Jésus s’est servi du pain pour voiler sa présence parce que tout le monde sait que le pain sert à nourrir. Il vient pour fortifier nos âmes, pour nous communiquer sa vie en plénitude dans la mesure où nous désirons la recevoir et dans la mesure où nous le pouvons selon nos dispositions. Jésus vient édifier en nous son Royaume afin que nous devenions d’autres lui-même pour continuer son œuvre de rédemption et de salut. À Kérizinen Jésus disait encore : « Je suis si seul dans mes tabernacles de pierre! Je veux des tabernacles vivants qui me consolent par leur amour. Mes délices sont d’être avec les enfants des hommes.» Et il ajoutait : « Je suis si heureux de naître dans les mains d’un prêtre rempli d’amour! Je m’appuie sur lui, je le serre sur mon Cœur, comme je le fis autrefois à Jean, mon disciple bien-aimé.»

Jésus vient « pour que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abondance.» (Jn 10 :10) Dans l’Eucharistie, il vient nous nourrir en nous transformant en lui-même. Il nous communique progressivement sa vie divine, selon notre foi, notre amour et notre capacité de comprendre son enseignement et de le mettre en pratique. À Kérizinen Jésus disait : « J’ai créé l’hostie par amour pour être la vie de votre vie. Pour vous faire monter, je descends.»

Le bon Pasteur nourrit ses brebis en leur fournissant les meilleurs pâturages. Jésus le bon Pasteur nourrit ses brebis avec une nourriture devine, sa chair et son sang. Il leur distribue en nourriture le véritable pain de vie qui nous transforme en lui afin d’atteindre un jour la perfection et la résurrection finale.

Quand les enfants naissent, la maman ne les abandonne pas à eux-mêmes. Elle les nourrit, les éduque, les corrige, les soigne pour arriver à en faire de vrais citoyens. Ainsi Jésus ne se contente pas de nous donner la vie, il la fait grandir et la nourrit. L’Eucharistie est le pain des enfants de Dieu. L’Évangile est la nourriture de l’intelligence et de la pensée qui modifie les actions. Pour que nous ne puissions pas nous égarer, Jésus a promis son Esprit pour nous rappeler tout ce qu’il a dit et nous guider jusqu’à la vérité entière.

Pour approfondir notre vie spirituelle, Jésus nous a appris à prier en nous retirant souvent à l’écart. Dans la prière, Dieu se manifeste par son Esprit et nous met en contact avec ce Dieu qui habite au plus intime de notre être.

Si nous recevons l’Eucharistie en nous cachant en Marie, nous serons sûrs que Jésus sera reçu dans un temple merveilleux où il reposera en paix entre les bras de sa mère. C’est à elle qu’il faut aller pour qu’elle nous fasse mieux comprendre ce profond mystère de l’Eucharistie. Elle est la maman qui explique et fait comprendre à ses enfants les paroles de son Fils. Qu’elle nous apprenne à porter Dieu en nous comme elle l’a elle-même porté avec tant de foi et d’amour.

À méditer

Le mystère de l’Eucharistie

Le Fils unique de Dieu, voulant nous faire participer à sa divinité, a pris notre nature afin de diviniser les hommes, lui qui s’est fait homme.

En outre, ce qu’il a pris de nous, il nous l’a entièrement donné pour notre salut. En effet, sur l’autel de la croix il a offert son corps en sacrifice à Dieu le Père afin de nous réconcilier avec lui; et il a répandu son sang pour qu’il soit en même temps notre rançon et notre baptême : rachetés d’un lamentable esclavage, nous serions purifiés de tous nos péchés.

Et pour que nous gardions toujours la mémoire d’un si grand bienfait, il a laissé aux fidèles son corps à manger et son sang à boire, sous les dehors du pain et du vin.

Banquet précieux et stupéfiant, qui apporte le salut et qui est rempli de douceur! Peut-il n’y avoir rien de plus précieux que ce banquet où l’on ne nous propose plus, comme dans l’ancienne Loi, de manger la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui est vraiment Dieu? N’y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement?

Aucun sacrement ne produit des effets plus salutaires que celui-ci : il efface les péchés, accroît les vertus et comble l’âme surabondamment de tous les dons spirituels!

Il est offert dans l’Église pour les vivants et pour les morts afin de profiter à tous, étant institué pour le salut de tous.

Enfin, personne n’est capable d’exprimer les délices de ce sacrement, puisqu’on y goûte la douceur spirituelle à sa source; et on y célèbre la mémoire de cet amour insurpassable que le Christ a montré dans sa passion.

Il voulait que l’immensité de cet amour se grave plus profondément dans le cœur des fidèles. C’est pourquoi à la dernière Cène, après avoir célébré la Pâque avec ses disciples, lorsqu’il allait passer de ce monde à son Père, il institua ce sacrement comme le mémorial perpétuel de sa passion, l’accomplissement des anciennes préfigurations, le plus grand de tous ses miracles; et à ceux que son absence remplirait de tristesse, il laissa ce sacrement comme réconfort incomparable. (Saint-Thomas-d’Aquin pour l’office du corps du Christ)

Dieu nous parle

« Je suis le pain de vie. Vos pères, dans le désert ont mangé la manne et sont morts. Ce pain est celui qui descend du ciel pour qu’on le mange et ne meure pas. Je suis le pain vivant descendu du ciel. Qui mangera de ce pain vivra à jamais. Et même le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde.» (Jn 6 :48-51)

« Celui qui mange de ce pain vivra éternellement.» (Jn 6 :51)

« En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.» (Jn 6 :53)

« Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.» (1Co 11 :26)

« La Sainte Vierge disait à Ratisbonne :« Mon fruit à moi, c’est l’Eucharistie.» »

La Résurrection

Mars 1986 – Volume 2.3

La résurrection

Voilà le grand jour! Le jour de gloire, le jour qui couronne le séjour sur la terre. Ce sera le jour des vendanges où nous récolterons tout ce que nous aurons semé sur la terre. Tout ce que nous aurons fait de bien, toutes les paroles de charité, de bonté, d’amour que nous aurons dits recevront leur récompense.

Saint-Paul dit : « De même qu’il y a un corps physique, aussi il y a un corps spirituel. » (1Co 15 :44) Évidemment, le corps spirituel sera bien différent quoique tout à fait semblable. Il sera revêtu de toutes autres qualités que ce corps lourd que nous avons sur le dos. Le corps ressuscité sera agile, léger, spirituel et pourra voyager à la vitesse de la pensée. Ce corps n’est naturellement pas visible aux yeux humains. Cependant, les saints ou les défunts peuvent quelquefois se manifester aux yeux des hommes en se produisant momentanément. Cela fait penser au Père Pio qui tout en restant chez lui, apparaît à 500 kilomètres de San Giovanni Rotondo pour exhorter quelqu’un ou même opérer physiquement quelque chose. La résurrection est l’espoir final de toute notre vie. C’est l’aboutissement dans la gloire de tout ce que nous aurons fait de bien.

Tout ce que nous aurons souffert dans notre vie, toutes nos larmes et nos angoisses, toutes nos luttes et nos victoires sur nous-mêmes, tout cela formera notre trésor spirituel pour l’éternité. Alors, nous comprendrons que « la sagesse de Dieu est folie aux yeux des hommes et que la sagesse des hommes est folie aux yeux de Dieu. » (1Co 1 :27 et 1Co 3 :19) Sur la terre nous sommes ennuyés par l’affirmation du Christ : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il se renonce, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Lc 9 :23)  Là-haut, nous comprendrons que chemin du calvaire est le chemin de la gloire et de la résurrection. Derrière les angoisses et les ténèbres du calvaire, il faut toujours entrevoir les lueurs de la résurrection. Saint Paul dit : « Le coureur dans le stade s’entraîne longuement, il s’impose de lourds sacrifices pour gagner une couronne d’un jour, courez vous aussi pour conquérir une couronne éternelle! » (1 Co 9 :24-25) « Celui qui perd sa vie la sauvera » (Lc 17 :33) disait Jésus. Il faut mourir à nous-mêmes pour conquérir la vie éternelle

Jésus nous enseigne comment faire pour atteindre la gloire. . Il a passé sa vie à donner le message de l’Évangile, à guérir les âmes et les corps, à se dévouer sans compter pour sauver ses frères. Il n’en va pas autrement pour nous. Si nous espérons avoir accès à la résurrection à la suite d’une vie égoïste, sans charité pour nos frères, sans dévouement pour les autres, sans rien faire pour les petits et les déshérités du Royaume, nous serons bien déçus et l’accès au Royaume de Dieu nous sera fermé. Il n’entre pas d’égoïstes dans le Royaume de l’amour. Dieu est amour et personne n’entrera au ciel sans devenir amour pour ses frères. Autrement le juge nous dira comme à Caïn : « Qu’as-tu fait de ton frère? » (Gn 4 :9-10)

Le Christ est venu donner l’Évangile, la bonne nouvelle. Il est venu enseigner la vérité qui libère les âmes des ténèbres de l’erreur. N’est-ce pas ce que chaque chrétien doit faire pour ses frères; leur apporter un peu de vérité qui les libèrera d’eux-mêmes, de leurs caprices, de leurs idoles et de toutes les illusions qui les rivent à la terre? On trouve dans Jérémie cette bien triste affirmation : « Ces petits enfants demandaient du pain et il n’y avait personne pour le leur rompre. » (Lm 4 :4)

Qui viendra se dévouer et se sacrifier pour leur donner le Christ, pain de vie? Qui leur donnera la parole vivante de l’Évangile pour que cette parole s’incruste dans leur âme pour devenir leur propre vie jusqu’à pouvoir dire comme Saint-Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2 :20) Voilà ce à quoi nous devons arriver pour avoir accès à la résurrection. Il n’en tient qu’à nous. Dieu ne peut pas faire le bien à notre place. Il nous a donné la liberté, c’est à nous, et à nous seulement de l’utiliser pour faire le bien. Au début de l’Écriture Dieu dit : « Je mets devant toi le bien et le mal, choisis. » Dieu ne choisit jamais pour nous. Il nous laisse notre entière liberté tout en mettant devant nous tout ce qu’il faut pour choisir le bien. Les professeurs ne font pas les devoirs des élèves, ils donnent leurs enseignements de manière à fournir aux élèves toutes les données dont ils ont besoin pour réussir leurs examens.

Jésus dit : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » Mais lui non plus ne peut rien faire sans nous. Dieu n’agit jamais à notre place. Il fait 99% du chemin, mais il veut que nous fassions notre petit 1%. Aux malades guéris, Jésus dit : « Va ta foi t’a sauvé. » (Lc 17 :19) C’est aide-toi et le ciel t’aidera. Si vous ne semez rien dans votre jardin, Dieu tout puissant ne fera rien pousser. Sans vous, Dieu ne peut pas vous préparer un beau jardin. De même Dieu, qui nous a créés sans nous ne peut pas nous sauver sans nous. C’est notre collaboration libre avec Dieu qui fait notre mérite. Le mérite c’est justement ce qui fera notre récompense et notre degré de gloire dans le ciel. Les vieux disaient : « On est sur la terre pour gagner son ciel. » Ils avaient raison. Jésus disait : « Chacun sera récompensé selon ses œuvres. » (Rm 2 :6) et Saint-Paul dit : « Chacun recevra sa récompense selon ce qu’il aura mérité. » (1Co 3 :8)

C’est à nous de décider si nous voulons profiter de cette vie terrestre en profitant de toutes les illusions ou si nous choisissions de bâtir notre vie éternelle en sacrifiant toutes les illusions qui nous détournent du but final : retourner à Dieu pour une éternité de bonheur. Le jugement se fera sur l’amour du prochain. Dieu est là en lui, même s’il semble bien caché. Dieu n’a pas dit de juger le prochain, il a dit de l’aider de l’aimer. Écoutez ce que dit Saint-Paul : « Mais toi, pourquoi juger ton frère? Et pourquoi mépriser ton frère… Finissons-en donc avec des jugements les uns sur les autres » (Rm 13 :10-13) et « Si je n’ai pas la charité cela ne me sert de rien. La charité est longanimité; la charité est serviable…ne passe jamais. » (1Co 1 :3-9)

Le chemin de l’amour du prochain est le chemin direct qui conduit à la résurrection. Saint-Jean l’affirma un peu plus clairement : « Celui qui prétend aimer Dieu qu’il ne voit pas et n’aime pas son frère qu’il voit est un menteur. » (1Jn 4 :20) Dieu est amour et personne ne peut devenir un fils de Dieu sans aimer. L’Esprit-Saint est l’amour dans la trinité et Saint-Paul dit : « Les vrais fils de Dieu sont animés par l’Esprit de Dieu. » (Rm 8 :14)

Le chemin de la résurrection est un long chemin. Il est de suprême importance de découvrir et de fixer clairement le but ainsi que les moyens de l’atteindre. Le but c’est Dieu, l’amour infini. Le moyen est l’amour du prochain. Jésus a été l’exemple vivant de la charité fraternelle. Il a libéré les âmes par la vérité; par tous ses exemples, il a été le modèle vivant de l’amour du prochain. Il a passé en faisant le bien, en guérissant les âmes et les corps; il a aimé même ses ennemis et a prié sur eux. Sa mort elle-même a été le témoignage suprême de tout ce qu’il avait enseigné et vécu : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »

Voilà le chemin de la résurrection!

Textes à méditer

« C’est Dieu qui fait descendre au séjour des morts et qui en fait remonter. » (1Sg 2 :6)

« Tu nous enlèves la vie, mais le roi de l’univers nous ressuscitera. » (2M 7 :9)

« Tu as retiré mon âme du séjour des morts. » (Ps 29 :4s)

« Vous saurez que je suis Yahvé lorsque j’ouvrirai vos tombeaux et que je vous ferai remonter de vos tombeaux, mon peuple. Je mettrai mon esprit en vous et vous vivrez, et je vous installerai sur votre sol, et vous saurez que moi Yahvé, j’ai parlé et je fais. » (Ez 37 :13-14)

« Et si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Rm 8 :11)

« Vous l’avez pris et fait mourir en le clouant à la croix par la main des impies, mais Dieu l’a ressuscité, le délivrant des affres du séjour des morts. » ( Ac 2 :23-24)

« Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus et nous placera près de lui avec vous. » (2Co 4 :14)

Saint-Paul nous parle

Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez ce qui est en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu; c’est en haut qu’est votre but, non sur la terre. Vous êtes morts, en effet, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire.

Faites donc mourir ce qui en vous appartient à la terre : débauche, impureté, passion, désir mauvais et cette cupidité qui est une idolâtrie. Voilà ce qui attire la colère de Dieu, voilà quelle était votre conduite autrefois, ce qui faisait votre vie. Maintenant donc, vous aussi, débarrassez-vous de tout cela : colère, irritation, méchanceté, injures, grossièreté sortie de vos lèvres. Plus de mensonge entre vous, car vous vous êtes dépouillé du vieil homme, avec ses pratiques, et vous avez revêtu l’homme nouveau, celui qui, pour accéder à la connaissance, ne cesse d’être renouvelé à l’image de son créateur; là, il n’y a plus de Grec et Juif, circoncis et incirconcis, barbare, Scythe, esclave, homme libre, mais Christ : il est tout et en tous.

Puisque vous êtes élus, sanctifiés, aimés par Dieu, revêtez donc des sentiments de compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et si l’un a un grief contre l’autre, pardonnez-vous mutuellement; comme le Seigneur vous a pardonné, faites de même, vous aussi. Et par-dessus tout, revêtez l’amour : c’est le lien parfait. Que règne en vos cœurs la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelé tous en un seul corps. Vivez dans la reconnaissance.

Que la Parole du Christ habite parmi vous dans toute sa richesse : instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres avec pleine sagesse; chantez à Dieu dans vos cœurs, votre reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés par l’Esprit. Tout ce que vous pouvez dire ou faire, faites-le au nom du Seigneur Jésus, en rendant grâce par lui à Dieu le Père. (Col 3 1-17)

Est-ce cela la résurrection?

La sagesse

Février 1986 – Volume 2.2

Qu’est-ce que la Sagesse?

Un don de l’Esprit qui fait goûter, aimer, choisir ce qu’il y a de mieux pour réussir sa vie. C’est le don le plus parfait parmi les dons de l’Esprit Saint. On dit de Jésus qu’il est la sagesse incarnée. Il a choisi ce qu’il y avait de mieux comme mission : sauver le monde. Même si pour cela il a dû se rendre jusqu’au calvaire, après avoir affronté pendant toute sa vie publique l’opposition acharnée des autorités religieuses : calomnies, mensonges, menaces de mort, etc…

Contrairement à Adam et Eve qui échouèrent pour avoir fait leur propre volonté opposée à la volonté de Dieu, Jésus choisit de toute son âme et de toutes ses forces de faire la volonté de Dieu. « Il est écrit de moi au début du livre que je dois faire ta volonté. » (He 10 :7)

Le chemin de la sagesse

Quand un homme veut apprendre le métier de menuisier, qu’est-il sage de faire? Il va voir quelqu’un qui connaît le métier, un menuisier d’expérience, il devient son élève, il pratique sous sa surveillance pendant quelques années. Ensuite, il est prêt à se lancer seul dans la vie.

Que fait un homme qui veut entreprendre un long voyage, mais qui ne connaît pas le chemin? Il se prend un guide pour l’accompagner comme fit le jeune Tobie, ou bien il va voir un homme qui connaît bien le chemin pour avoir toutes les informations nécessaires pour voyager en sécurité et revenir sans danger au point de départ. Il reçoit des informations sur le meilleur chemin à prendre, sur les difficultés à rencontrer, les obstacles à vaincre, les endroits où se loger, les personnes ou organismes qui pourront le renseigner.

Il ne lui restera plus qu’à apporter tout ce dont il aura besoin en cours de route en évitant toutes les choses inutiles; il se débarrassera de tous les fardeaux trop lourds et encombrants qui retarderaient ou feraient échouer son voyage.

Comment un chrétien sera-t-il sage?

Un chrétien, c’est un homme qui a un métier, une mission. C’est un homme qui doit devenir parfait, devenir un autre Christ; c’est un homme qui doit modifier sa conscience faussée pour prendre peu à peu la conscience du Christ. C’est un homme qui a un long voyage à faire pour atteindre sa patrie dont il a perdu le chemin; c’est un chef d’armée qui a une dure bataille à mener contre de puissants ennemis intérieurs qui sont fourbes, menteurs et habiles.

Pour vaincre dans la bataille contre ses ennemis intérieurs puissants, l’homme a besoin de s’entraîner avec des êtres qui connaissent ces ennemis et qui les ont vaincus avec des armes appropriées. Ceux-là qui ont vaincu, ce sont les saints; ils ont méprisé la vie de ce monde d’illusion pour gagner une vie éternelle. Jésus dit : « Mon Royaume n’est pas de ce monde » et « Celui qui perd sa vie la sauvera et celui qui la sauve la perdra. »  (Lc 17 :33)

Le modèle parfait que le chrétien a devant lui c’est Jésus de Nazareth, celui qui a « vaincu le monde », ce monde qui travaille avec acharnement à renverser le Royaume de Dieu.

Les ennemis qui rivent l’homme à la terre et qui l’empêchent d’atteindre son but sont sournois, habiles et solidement établis. Ils s’appellent : colère, envie, paresse, gourmandise, ivrognerie, orgueil, impureté. Les ennemis extérieurs qui les aident dans la lutte peuvent se résumer en un mot : illusions. Tout ce qui brille aux yeux des hommes les fascine et favorise l’orgueil. On veut que les autres aient la meilleure opinion possible de nous, non pas à cause de nos vertus, mais à cause de ce qui paraît : une grosse voiture, un château, de belles parures, des robes dispendieuses, un riche intérieur de maison, etc…  On fait des dépenses exagérées pour dépasser le voisin. On fait des dépenses folles en voyage :   hôtels de luxe, gros repas, boissons choisies. Il faut que l’entourage sache que nous sommes des gens importants et que nous avons les moyens. Évidemment, il faut avoir assez de discrétion pour ne pas dire que la vôtre est à moitié payée, que la maison est hypothéquée pour $53,000.00 et qu’on songe à emprunter pour acheter le terrain du voisin pour agrandir. C’est en effet une chance unique puisqu’il est offert à $27,000.00. Il ne faut pas la manquer. Ce sera merveilleux lors des « party » etc…Il ne faudrait pas vous faire trop de suggestions quand même!

Il y a une vie à ne pas manquer et ce n’est pas une vie d’illusion; ce n’est pas une vie de 30 ou 40 ans, c’est une vie éternelle. Saint Paul disait : « Ceux qui courent dans le stade s’imposent de lourds sacrifices pour gagner une couronne d’un jour : courez-vous aussi pour gagner la couronne éternelle. » (1 Co 9 :24-25)  Pourquoi se bâtir un si beau château sur la terre si nous arrivons de l’autre côté avec une misérable cabane où tout fait défaut? Car là-haut « les premiers seront les derniers. » (Lc 13 :30)

Jésus n’a-t-il pas dit : « Servez-vous des vils biens matériels pour vous faire des amis qui vous recevront dans les demeures éternelles? » (Lc 16 :9)

Qu’est-ce qui est sage de bâtir :   une brillante vie de quelques courtes années entrecoupée de beaucoup de déboires et de problèmes ou bien une vie éternelle de joie, de bonheur et de paix? C’est à nous de choisir et Dieu lui-même ne peut choisir pour nous. Il nous a montré le chemin, il l’a parcouru avant nous, mais il ne peut marcher pour nous. La mère aide l’enfant à marcher, mais elle ne peut pas marcher pour lui!

Jésus a dit :  « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » (Jn 14 :6)  Il a dit aussi :  « Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres. 2 (Jn 8 :12)  et encore :  « Celui qui veut venir après moi qu’il se renonce, qu’il prenne sa croix et qu’il me suivre. » (Lc 9 :23)  Jésus n’a pas dit qu’il porterait notre croix; il nous a montré comment la porter pour escalader le ciel. Dieu ne fait pas les choses pour nous, autrement nous n’aurions pas de mérites.   Il nous donne tout ce qu’il faut pour bien choisir, mais il ne choisit pas pour nous :  « Je mets devant toi le bien et le mal; choisis! » (Dt 30 :19-20)

Dieu est infiniment juste et nous aurons la récompense que nous aurons méritée. Rien d’autre! Sa miséricorde nous accompagne toujours, nous aide inlassablement à nous sortir de tous les mauvais pas, il seconde tous nos efforts, il nous fournit des aides précieux avec les anges et les saints en plus des aides que nous trouvons toujours sur la terre quand nous cherchons avec un cœur droit et sincère, quand nous cherchons avec l’humilité des cœurs simples à qui Dieu se révèle :  « Dieu résiste aux orgueilleux et il donne sa grâce aux humbles. » (Jc 4 :6)

Nous pouvons réussir notre voyage dans l’au-delà si nous suivons celui qui sait le chemin et qui l’a fait avant nous, celui qui a triomphé du monde et de toutes ses séductions. Saint Paul a pu dire : « Il a été éprouvé en tout ce que nous sommes, excepté le péché. » (He 4 :15)

Soyons sages. Adoptons la vision des choses de Jésus et nous découvrirons en nous-mêmes les ennemis dangereux et tenaces.   Avec sa force nous pourrons en triompher, même si la lutte est pénible. L’Écriture ne dit-elle pas : « Il est plus difficile de se vaincre soi-même que de conquérir une ville? » (Pr 16 :32)

Avec Dieu tout est possible. Saint Paul disait : « Je me glorifie dans ma faiblesse, cela manifeste la puissance de Dieu. » (2 Co 12 :9) À chacun de nous Dieu dit : « Ne crains pas, je suis avec toi. »  (Gn 26 :24)  Avec la foi en celui qui nous a tant aimés, nous atteindrons le but final : la demeure de Dieu où nous retrouverons la belle demeure que jour après jour nous aurons bâtie pendant que nous étions sur la terre.

Pour mieux comprendre et désirer la Sagesse, lisons au livre de la Sagesse :

« La Sagesse rayonne inaltérable. Elle se fait aisément contempler par ceux qui l’aiment, trouver par ceux qui la cherchent. Elle, de son côté, va sans cesse à la quête de ceux qui la méritent. En toutes leurs démarches, la voici auprès d’eux, éclairée d’un sourire. À chacune de leurs pensées, son profil apparaît. Son vrai commencement est le désir profond d’en être instruit. L’observance de ses lois, c’est de l’incorruptibilité, l’assurance et l’intimité de Dieu. C’est pourquoi j’ai prié et le discernement me fut donné; j’ai supplié, l’esprit de la sagesse m’est venu, plus merveilleux que les trônes et sceptres. Au regard de son bien, j’ai tenu pour néant toute richesse. La pierre la plus rare est de la roche brute; tout l’or est auprès d’elle, un peu de sable, et l’argent, de la glaise. Plus que santé et que beauté, je l’ai aimée…Ce que j’ai appris sans arrière-pensée, je le communique sans réserve et ne garderai pas pour moi cette richesse, car la sagesse est pour les hommes un trésor inépuisable; ceux qui l’acquièrent se concilient l’amitié de Dieu, recommandés qu’ils soient à lui par les dons qu’elle leur dispense… De génération en génération, elle pénètre les âmes saintes pour former des amis de Dieu et de grands prophètes. Car l’amour de Dieu est sur ceux-là qui l’auront pour épouse. Quelqu’un d’ailleurs fut-il parfait aux yeux des hommes, s’il lui manque la sagesse qui vient de toi ne peut compter pour rien. »(Sagesse, chapitres : 6-7-8)

Écoutons maintenant l’Apôtre Saint-Jacques :

« S’il manque à l’un de vous la sagesse, qu’il prie le Seigneur, il la lui donnera, car Dieu donne généreusement sans récriminer. Mais qu’il demande avec foi, sans éprouver la moindre hésitation, car celui qui doute ressemble à la houle marine que soulève le vent. Qu’il ne s’imagine pas que le Seigneur donnera quoi que ce soit à un homme partagé instable en toutes ses démarches. »  (Jc 1 :5-8)

« La Sagesse est le reflet de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l’activité de Dieu, l’image de sa bonté. Comme elle est unique, elle peut tout; et sans sortir d’elle-même, elle renouvelle l’univers. » (Sg 7 : 26-27)

La Méditation

Octobre 1986 – Volume 2.10

Méditer, c’est quoi?

Méditer c’est réfléchir, c’est penser, c’est raisonner intelligemment sur un sujet donné. On peut méditer sur un sujet naturel ou un thème surnaturel.

On peut par exemple méditer, réfléchir sur la maison qu’on a l’intention de construire. On peut intelligemment penser à l’endroit où l’on veut ériger la maison pour avoir la tranquillité; ou bien on songe à un endroit où l’on sera près des magasins vu qu’on n’a pas de voiture. Si l’on désire aller à la messe tous les matins, il est mieux de se placer à proximité de l’église.  On peut réfléchir à la grandeur de la maison, en tenant compte qu’il y a trois enfants. Il faut aussi penser à l’argent dont on dispose et au meilleur temps pour construire, etc…etc…

Méditer sur le plan spirituel, c’est réfléchir sur un thème fourni par la foi, par la Révélation. Voici quelques exemples de méditation :

La destinée :

Pourquoi Dieu m’a-t-il créé? Qu’est ce que je viens faire sur cette terre? Et ensuite après la mort?

C’est la foi qui éclaire le thème. Nous avons une double vie : une vie naturelle dans la chair, dans la matière; nous avons aussi une vie surnaturelle, divine que Jésus est venu nous apporter et nous communiquer de la même façon que le tronc communique la vie aux branches de l’arbre : « Je suis la vie; vous êtes les sarments » (Jn 15 :5)

Si telle est notre source de vie, il faut donc que je sois sérieusement branché sur le Christ pour recevoir continuellement la vie divine et pour pouvoir produire des fruits divins : « Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits » (Jn 15 :5).

Mais cette vie-là, c’est pour aboutir à quoi? La foi me le dit encore : « Celui qui croit en moi même s’il meurt vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu? » (Jn 11 :25,26).

Mais comment faire pour arriver à cette vie éternelle après la vie passagère de la terre? La foi me dit : « Celui qui veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive » (Lc 9 :23).

Le fardeau de la vie est trop lourd, je suis presque découragé. La foi me dit : « Venez à moi vous tous qui peinez et qui ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Mt 11 :28).

Je suis assailli par des tentations, la foi me dit comme à Saint-Paul : « Ma grâce te suffit ».

Comment puis-je, ici, fans le temps sur la terre, bâtir ma demeure éternelle? La foi me dit : « Chacun sera récompensé selon ses œuvres » (Ap 20 :12). Il faut donc que je me mette au travail en vivant en même temps une vie naturelle et une vie surnaturelle; non pas deux vies côte à côte, ni bout à bout, mais deux vies intégrées l’une dans l’autre. Je puis avoir affaire à mon voisin et expédier ma rencontre en vitesse comme on achète trois livres de sucre en magasin pour repartir aussitôt. Mais je puis aussi parler au voisin aimablement, m’informer de sa famille, me montrer prévenant et gentil, etc…

L’intégration de la vie naturelle et de la vie surnaturelle nous est bien montrée dans un texte de Saint Paul : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1Co :10 :31).

Dans une méditation sur la destinée et les moyens à prendre pour l’atteindre il y a une vingtaine de petits thèmes qui sont suffisants pour une excellente méditation.

Fais aux autres…

« Fais aux autres ce que tu veux qu’on te fasse à toi-même » (Lc 6 :31). Voilà qui est sérieux. C’est la loi divine de la justice. En semant des graines de tomates, qui s’attend de récolter des choux ou des betteraves?

C’est une loi divine qui n’a pas d’exception. Personne ne peut récolter ce qu’il n’a pas semé, mais il doit récolter tout, strictement tout ce qu’il a semé.

Voilà qui fait réfléchir. Mais nous sommes stupides! Dans le jardin, en arrière de la maison, nous préparons soigneusement la terre, nous mettons le fumier, nous achetons les meilleures graines pour avoir une bonne récolte; quand nous sommes en avant de la maison, chez des amis ou dans la rue, nous ne savons plus rien. Nous jetons à tort ou à travers dans le jardin de l’âme des autres toutes sortes de critiques, de jugements, de médisances et de calomnies. C’est comme si nous tournions subitement la page d’un volume où le titre est : « On récolte ce que l’on sème ».

Un jour nous serons désagréablement surpris devant la récolte à laquelle nous aurons à faire face. Nous ne comprenons pas que l’on ose dire du mal de nous, oser nous calomnier, nous, si bon, si vertueux! Chose à laquelle nous ne pensons plus, c’est que les graines que nous avons semées un jour ont germé et se sont multipliées. Le seul coupable de la situation : c’est nous. Au lieu de réfléchir et absorber dans la paix la pilule amère, nous recommençons encore à semer du mal en proférant toutes sortes de jugements et d’accusations contre les auteurs de telles vilenies et qui ont osé attaquer notre grandeur!

Par contre si nous semons le bien par nos paroles, par nos jugements et par nos actions, nous serons tout surpris des chances que nous aurons un jour. Nous nous demanderons pourquoi nous sommes particulièrement bénis de Dieu. Il n’y a pas de chance! Il y a seulement des récoltes qui dépendent strictement de ce que nous aurons semé dans notre âme et dans celle des autres. Alors, nous comprendrons la parole de Dieu à Caïn : « Qu’as-tu fait de ton frère? » (Gn 4 :9) Que répondrons-nous? Car le frère c’est le Christ.

Pardonnez-nous comme nous pardonnons :

Voilà un autre moyen de récolter ce qu’on a semé. Et Jésus est clair : « Si vous ne pardonnez pas à votre prochain Dieu non plus ne vous pardonnera pas vos offenses » (Mt 18 :35). Et cette disposition de Dieu est parfaitement juste. C’est le « fais aux autres ce que tu veux qu’on te fasse à toi-même » (Lc 6 :31). Nous sommes bien heureux que les autres soient compréhensifs pour nous et qu’ils sachent excuser nos bêtises. Alors il faut nous aussi comprendre les faiblesses des autres. Ce dont les autres ont besoin ce n’est pas de nos jugements sévères, ils ont besoin d’être compris et aidé, tout comme nous!

Ne jugez pas…

« Qui es-tu toi pour juger ton prochain? Ne sais-tu pas qu’en jugeant le prochain, c’est toi-même que tu condamnes » (Rm 2 :1)? Voilà une parole terrible que nous devrions méditer longuement. Encore là, nous voyons qu’il est impossible de récolter autre chose que ce que l’on a semé.

Si nous pensions sérieusement aux conséquences de nos paroles mauvaises pour nous et pour les autres, nous ne serions plus capables d’en dire une seule. Au contraire, nous essaierions toujours de couvrir les erreurs des autres, de les excuser et ensuite de les aider à faire mieux en ne les condamnant jamais. Saint Paul nous dit : « La charité excuse tout » (1Co : 13 :7). Nous sommes les fils de Dieux qui est amour; l’amour ne juge pas, ne condamne pas, il excuse tout. Ce dont les gens ont besoin c’est d’être compris, estimés et aimés.  À peu près comme nous! Les âmes sont comme des fleurs, elles ont besoin de soleil pour se développer; ce soleil c’est l’amour qui apporte chaleur et lumière.

En lisant bien l’Évangile, nous trouvons que nous avons là le plus beau guide de vie heureuse sur la terre et dans les hauteurs du ciel.

Le temple intérieur :

Quel beau sujet de méditation! La Trinité entière habite en nous et veut nous transformer en ce qu’elle est : l’Amour.

Comme nous devons garder cette maison propre en la remplissant de bonnes pensées et de bons désirs afin que notre bouche ne sorte que des paroles bonnes, divinisées par l’amour!

De ce temple, il faut chasser tous les vendeurs qui absorbent nos énergies et nous tirent vers le bas, alors que nous devons monter au sommet de la montagne de l’amour en portant courageusement notre croix.

Ensuite il faut orner ce temple de toutes les vertus que peu à peu forment le jardin de Dieu et le lieu de son repos. Il faut que Dieu soit bien en notre âme. Faisons-lui maison nette : une maison dorée par l’amour.

Conclusion :

Méditer, c’est réfléchir, chacun à sa façon, sur un sujet ou l’autre fourni par la foi. On peut faire de même avec toutes les vertus. De nos pensées dépendent nos actions, voilà pourquoi la méditation est si importante. Il faut y consacrer aux moins cinq minutes par jour. 

VOTRE PETITE ÉGLISE

Il y a, non loin d’ici, une petite église

que je connais bien.

Vous la connaissez aussi,

mais vous ne semblez pas savoir

que c’est une église, une vraie église

où réside le bon Dieu.

Pas n’est besoin de marcher pour s’y rendre :

elle n’est pas située sur telle ou telle rue…

Cette petite église, c’est VOUS-MÊME!

Votre noble front n’en est-il pas la tour?

vos yeux, les brillantes verrières,

votre cœur, la lampe du sanctuaire

qui en éclaire doucement l’intérieur?

Votre voix n’est-elle pas la ravissante musique

qui chante sans cesse l’hymne de l’AMOUR?

vos saintes pensées

ne sont-elles pas l’autel mystique

où le Seigneur descend d’en haut?

Votre âme, votre âme si précieuse,

n’est-elle pas le blanc Tabernacle

de cette petite église?

et votre corps,

le voile qui le cache à vos yeux?

Chaque fois que vous communiez,

votre langue n’est-elle pas

la table du Seigneur?

et vos lèvres, la porte qui s’ouvre

pour le recevoir?

et vos prières, le tintement de la cloche?

et votre humble attitude,

le plancher de ce mystérieux sanctuaire?

Oui, vraiment, vous êtes une église,

vous que l’Esprit Saint habite.

VOUS ÊTES LE TEMPLE DE DIEU.

En vous réside Celui qui vous aime

et que vous aimez plus que tout au monde.

Mettez la main sur votre cœur, mille fois le jour,

et dans votre propre et chère petite église

faites-lui souvent des visites d’amour.