La Charité envers le prochain

Mai 1982 – Volume 1.5

La Charité envers le prochain

Nous avons vu que Dieu est amour et comment il nous a aimés. Il nous a aimés en manifestant ce qu’il est, en nous donnant ce qu’il est : amour, bonté, miséricorde, justice et tendresse infinie pour des petits misérables.

Voilà ce que Dieu a fait pour nous et il nous dit : «  Soyez miséricordieux; comme le Père céleste est miséricordieux; il fait pleuvoir sur les justes et les injustes et il envoie son soleil sur les bons et les méchants. » (Mt 5 :45) Même, il ose nous proposer : « Soyez parfaits comme le Père céleste est parfait.» (Mt 5 :48)

En nous proposant un si haut modèle, Dieu ne nous a pas demandé l’impossible. C’est lui qui, avec du noir charbon, fait les purs diamants; c’est lui qui a fait de Marie Madeleine pécheresse une étoile dans le ciel; c’est lui qui a fait de la femme adultère et de la Samaritaine des femmes nouvelles et dignes qui devinrent des apôtres et des témoins du nouveau Royaume; c’est lui qui a fait du publicain Mathieu un saint et un évangéliste; c’est lui qui a fait du modeste Pierre un saint et le chef de son Église pendant que docteurs, scribes, Pharisiens et grands prêtres étaient écartés. « Il abaisse les puissants, il relève les humbles». «Ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu». (Mt 19 :26) Ce même amour que Dieu a eu pour nous il veut que nous le reportions sur nos frères. Et il le dit en clair : «Aimez-vous comme je vous ai aimés.» Rien de moins! Et Jésus a dit encore : « C’est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j’ai fait pour vous». (Jn 13 :15)

À ses Apôtres, qui étaient les fondements du nouveau Royaume, il l’a signifié de façon très nette : «Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui, non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec l’élan du cœur; non pas en faisant les seigneurs à l’égard de ceux qui vous sont échus en partage, mais en devenant les modèles du troupeau». (P 5 :2,3) Une fois que les Apôtres se disputaient entre eux à savoir qui d’entre eux aurait la première place dans le Royaume, (sur la terre bien entendu!) Jésus leur dit : « Celui qui veut être le premier parmi vous, qu’il soit le dernier et le serviteur de tous». (Mt 20 26,27)

Jésus a passé son temps à servir. Il a payé la dette de ces pauvres prisonniers que nous étions, de ces esclaves pour en faire des hommes libres; il a aimé les pécheurs et les pouilleux pour qu’ils deviennent des âmes transparentes de Dieu, il a aimé Madeleine pécheresse parce que lui, le créateur, il savait que les âmes sont comme les fleurs; elles ont besoin de soleil pour se développer et s’épanouir. Le soleil de l’amour divin éclaire de la douce lumière de la Vérité, réchauffe de son tendre amour, fait croître par sa puissance créatrice, nourrit par sa Providence, relève et refait la fleur tombée plus belle qu’avant par son amour miséricordieux tout puissant.

Ce que Jésus a fait pour nous, il veut que nous le fassions pour les autres. Il nous l’a exprimé doucement dans ce qu’on a appelé si justement la Règle d’Or : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le également pour les autres; voilà la loi et les prophètes». (Mt 7 :12) Il savait, lui, le Créateur de l’univers qu’il est impossible de récolter autre chose que ce que l’on sème. Il l’a dit bien clairement : « Tel l’homme sème, tel il récoltera» et St-Paul l’a repris : « Ne vous y trompez pas; on ne se moque pas de Dieu. Car ce que l’on sème, on le récolte : qui sème dans sa chair récoltera dans sa chair la corruption; qui sème dans l’esprit récoltera de l’esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien; en son temps viendra la récolte si nous ne nous relâchons pas». (Gal 6 :7-9)

Nous savons très bien dans notre jardin en arrière de la maison que nous ne pouvons pas récolter autre chose que ce que nous avons semé. Si nous semons des tomates, nous savons que nous récolterons des tomates; et nous savons très bien que si nous semons des chardons ou de l’herbe à puce, nous récolterons des chardons et de l’herbe à puce!

Commet se fait-il qu’une fois revenus en avant de la maison, nous ayons tout oublié les lois de la semence et de la récolte? C’est à croire que nous devrions mettre les jardins en avant des maisons afin que tout le monde sache les lois de Dieu dans la nature, de même que les résultats des efforts faits pour entretenir un beau jardin.

Aussitôt revenus en avant de la maison, nous oublions que notre âme est un jardin où pousse seulement ce que nous y semons, mais tout ce que nous semons. Nous partons en semant partout de mauvais désirs, de mauvaises pensées, de mauvaises paroles et de mauvaises actions. Nous semons à tout vent des jugements mauvais, des mépris, des médisances, des calomnies, des actes injustes, des critiques justifiées ou injustifiées. Nous semons la tristesse, l’angoisse, la rancune, la vengeance; nous semons notre orgueil, nos vices, notre égoïsme partout sur notre passage. Nous oublions complètement ce qui se passe dans le jardin en arrière de la maison; nous oublions que tout ce que nous avons semé autour de nous va pousser et grandir, et que la récolte s’en vient demain.

Nous oublions qu’après avoir semé médisances, calomnies, mensonges, injustices de toutes sortes que nous serons fatalement un jour en face de la récolte. Nous oublions aussi que nous récoltons toujours beaucoup plus que ce que nous avons semé : « Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés; remettez, et il vous sera remis. Donnez, et l’on vous donnera; c’est une bonne mesure, tassée, secouée, débordante, qu’on versera dans votre sein; car de la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous en retour ». (Lc 6 38-38)

Mais n’y aurait-il pas moyen de semer dans nos âmes et dans les âmes des autres, autre chose que de la pourriture, autre chose que de l’herbe à puce, des chardons ou des épines?   L’Écriture nous dit : « Car le règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est Justice, Paix et Joie dans l’Esprit-Saint». (Rom 14 :17)

Les fruits qui résultent de la semence d’une vie dans l’Esprit nous sont clairement indiqués par St-Paul : « Le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maitrise de soi; contre de telles choses, il n’y a pas de loi». (Gal 5 :22) Et St-Paul dit encore : « Les vrais Fils de Dieu sont animés par l’Esprit de Dieu ». (Rom 8 :14)

Pour récolter les fruits de l’Esprit, il faut semer dans l’Esprit et non dans la chair. Écoutons encore St-Paul: « On sait tout ce que produit la chair: fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haine, discorde, jalousie, emportements, disputes, discussions, scissions, sentiments d’envie, orgies, ripailles et choses semblables – et je vous préviens, comme je l’ai déjà fait, que ceux qui commettent ces fautes-là; n’hériteront pas du Royaume de Dieu». (Gal 5:19-21) Par cette dernière phrase, St-Paul répète comme le Christ: « Rien de souillé n’entrera dans le Royaume des cieux».

Nous en avons assez pour bien comprendre les pensées à cultiver vis-à-vis du prochain; les actes à produire pour lui; les attitudes à prendre vis-à-vis de tout le monde; mais surtout vis-à-vis de ceux qui ont de grands besoins spirituels ou matériels. St-Jean dit: « Si quelqu’un dit: j’aime Dieu et qu’il déteste son frère, c’est un menteur: celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas ». (Jn 4:20)

C’est tout logique et tout simple si on comprend la parole du Christ: « tout ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites.» (Mt 25:40) Dieu et l’autre, c’est la même chose. En traitant le prochain comme si c’était le Christ, voici quels seront les résultats pour nous-mêmes: « Vous serez traités avec la même mesure avec laquelle vous aurez traité les autres». (Mt 7:2) Personne ne peut récolter autre chose que ce qu’il a semé et c’est juste!

Ce qui est merveilleux en cela, c’est que nous décidons nous-mêmes, par nos actes, la manière dont nous désirons être traités nous-mêmes. Dans nos champs et nos jardins, nous semons ce que nous voulons récolter; dans nos vies, si nous voulons une vie heureuse sur terre et de l’autre coté du voile, il nous faut déposer dans notre âme et dans l’âme du prochain, de bonnes semences seulement.

Il faut aussi découvrir les mille moyens de servir le prochain. Ce peut être un coup de main pour mouvoir une pierre, pour clouer une planche; ce peut être un sourire pour une personne triste; ce peut être une parole de Jésus pour réanimer une personne angoissée; ce peut être une prière pour aider, consoler, animer; ou une prière pour aider à sortir d’une situation embarrassante; ce peut être une messe pour un malade ou une communion à ses intentions ou une visite pour le réconforter; ce peut être un chapelet pour faire jaillir l’étincelle suffisante pour sortir d’un mauvais pas; ce peut être aussi une visite, une prière fervente pour la guérison d’un malade ou pour la conversion d’un jeune égaré que sa mère recherche avec amour, etc., etc.

Il y a mille moyens d’aider le Seigneur dans le prochain. C’est l’amour qui les fait découvrir. Cherchez et vous trouverez. Le Seigneur viendra à votre rencontre aussitôt que votre désir sera formé.

Dieu est Amour

Avril 1982 – Volume 1.4

Dieu est Amour

L’Écriture nous dit : « Dieu est amour. » (1 Jn 4:8). Dieu est tout amour et tout ce qu’il fait est fait par amour. Dieu, il est comme le soleil qui ne peut faire autrement que de répandre sa chaleur et sa lumière bienfaisante sur la terre et les humains. C’est par amour que Dieu a créé tous les univers, toutes les plantes les animaux et les hommes. C’est par amour encore que sa Providence maintient tous ces êtres, en mettant à leur portée la nourriture dont ils ont besoin.

Dieu nous a créé

C’est par amour que Dieu a créé tous les hommes.  Son dessein d’amour est merveilleux puisqu’il nous a créés pour que nous puissions partager sa vie et son bonheur éternel et que nous soyons cocréateurs avec lui.

Dieu nous communique sa vie

L’amour donne toujours et Dieu veut nous communiquer et nous faire partager son bonheur infini. Mais Dieu, nous dit par St-Jean, «Personne ne l’a jamais vu.» (Jn 4:12) Parce que Dieu nous aimait, il s’est manifesté à nous. Il s’est en quelque sorte montré à nous en Jésus pour que nous puissions le voir et l’entendre. Et le fils a pu dire : « Celui qui m’a vu a vu le Père. » (Jn 24:9). Et Dieu le Père a fait de son Fils le moyen et le chemin pour monter jusqu’à Lui. Jésus l’a dit en clair « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » (Jn 14:6) « Personne ne va au Père que par moi. » (Jn 14:6)

Voilà le moyen qu’il faut prendre pour arriver à la demeure du Père des cieux. Dieu nous a donné Jésus pour être notre chemin et notre vie. Et Jésus transmet cette vie, comme dans un arbre le tronc transmet la vie aux branches, « Je suis le cep et vous êtes les sarments. »  « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits. » (Jn 15:5).

Dieu nous libère

Avec la chute, nous étions perdus. Avec le péché, nous avions coupé le lien divin avec Dieu. « La maladie et la mort sont entrées dans le monde avec le péché.» Nous avions perdu la Lumière pour nous guider dans le droit chemin. Nous étions égarés dans les marécages du vice et de l’illusion comme l’enfant prodigue.
Dieu s’est ému de la situation de ses enfants et Il leur envoya son Fils pour leur révéler la Vérité «  la Vérité vous rendra libre. » (Jn 8:32) Libre de quoi? Libres de l’enchainement des passions qui nous entraînent vers le bas. Libres des ténèbres de l’erreur, libres de l’attraction des illusions passagères, libres de nos caprices, de notre orgueil invétéré, de nos jugements faux et de notre attachement désordonné aux choses matérielles qui passent et demain ne seront plus.

Seule la connaissance de la Vérité nous permet de nous détacher de la terre et de nous envoler vers la patrie céleste, la vie éternelle.   C’est la volonté de mon Père que tous les hommes arrivent à la connaissance de la Vérité et qu’ils soient sauvés. » (Tim 2:4)
C’est par la Vérité que nous découvrons notre destinée et les moyens pour la réaliser. Et Jésus est à la fois la Vérité et le Chemin. « Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres. » (Jn 8:12). À ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous : « Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. » (Jn 4 : 9)

Dieu nous rachète

Avec le péché vint la chute. Avec la chute et nos fautes répétées, nous étions devenus insolvables. La Lumière Divine était si voilée en nous, si couverte d’ordures et de crasse que nous ne pouvions plus voir Dieu. Nous étions si affaiblis que nous n’avions plus la force pour nous sortir de ce bourbier.
Alors le Père des cieux qui n’avait jamais oublié ses enfants, qui n’avait jamais cessé de les aimer et qui leur avait gardé une place dans sa maison, décida, poussé par son Amour Éternel, de les racheter de leur esclavage. Il envoya son Fils pour cette mission. Et le Fils se fit homme comme nous; il arriva riche de L’Amour du Père, de sa Miséricorde, de sa Bonté et de sa Justice.
« Le salaire du péché, c’est la mort. » (Rom 6:23). Et Jésus accepta de payer de sa vie notre dette, de prendre sur lui tous nos péchés. Il paya notre dette pour que d’esclaves nous devenions libres et que nous devenions capables de marcher à sa suite et d’atteindre nous aussi le Père en passant par la mort et la résurrection.
St-Paul a raison de dire : « Nous avons tous été justifiés dans son sang . » (Rom 5:9). Nous sommes devenus justes par le paiement de notre dette et nous sommes libres maintenant de marcher à la Lumière du Christ vers notre destinée éternelle. C’est la Vérité manifestée par le Christ qui nous guide et nous évite de retomber dans les mêmes erreurs et les mêmes égarements.  « C’est lui qui nous a aimés et qui nous a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés. » (Jn 4:10). « Et nous, nous avons contemplé et nous attestons que le Père a envoyé son Fils, comme sauveur du monde. » (Jn 4:14)

Dieu nous donne son Esprit

Jésus, une fois parti, nous aurions bien vite oublié son message. Il a inspiré aux Apôtres de mettre par écrit son enseignement afin que nous en ayons nous aussi l’essentiel. Plus encore, parce que nous sommes lents à comprendre, Jésus a promis d’envoyer son Esprit pour nous rappeler ses paroles, pour nous les faire comprendre et même pour nous guider jusqu’à la compréhension de la Vérité entière. « Mais le Paraclet, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jn 14:26)
C’est une merveille pour nous que l’Esprit nous rappelle les paroles de Jésus et nous les fasse comprendre. Et Dieu donne facilement son Esprit à ceux qui le demande « Demandez et vous recevrez. » « Si vous, tout méchants comme vous êtes, savez donner de bonnes choses à vos enfants (à celui qui vous demande du pain, vous ne lui donnez pas une pierre) combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le demandent. » (Mt 7:11)
Et chose presque incroyable, l’Esprit Saint fait sa demeure en nous : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous? » (Cor 3:16)

Dieu nous donne sa Mère

Chose incroyable, Dieu n’a pas voulu faire seul la rédemption du monde. Il a voulu qu’une femme y participe du commencement à la fin. Celle qui était Immaculée, sans tache, méritait de devenir la Mère du Fils de Dieu incarné. Elle avait mérité d’être le temple de Dieu parfait, habité par l’Esprit de Dieu. Au jour de L’Annonciation, l’Esprit Saint l’a prise pour épouse. Il vint en Marie en plénitude et par son action le Verbe de Dieu devint homme. Et Marie, en concevant Jésus, nous conçut en même temps. Dans un pépin de pomme, est contenu non seulement le tronc du pommier, mais aussi toutes les branches. « Je suis le cep et vous êtes les sarments. » (Jn 15:5).
Pour donner la vie à Jésus, Marie n’a pas souffert les douleurs de l’enfantement parce qu’elle était sans tache et Jésus aussi. Après son péché, Dieu avait dit à Ève : « Tu enfanteras dans la douleur. » Avant le péché, il n’en était pas ainsi.
Pour que Marie nous donne la vie, il fallait qu’elle souffre les douleurs de l’enfantement tout comme Jésus nous donna la vie en répandant son sang jusqu’à la dernière goutte. Marie était la femme la plus délicate du monde. Il est facile de comprendre qu’Elle a dû souffrir autant que Jésus pendant sa passion. De plus, Elle a continué à souffrir après la mort du Christ d’une façon qu’on ne peut pas mesurer.
Sur la croix, Jésus demanda en somme à Marie de prendre comme enfants ceux-là mêmes qui étaient les assassins de son Fils, et Elle accepta. Quand le sacrifice fût consommé, avant de rendre le dernier soupir, Jésus dit à sa mère en regardant Jean : « Voici ton fils » et à Jean il dit : « Voilà ta Mère ». Voici celle qui t’a donné la vie surnaturelle avec moi.
Comme Jésus et Marie sont venus pour sauver tous les hommes, nous avons reçu en même temps pour mère Marie. Elle est l’Immaculée, la Mère de Miséricorde, la toute Belle, la toute Mère que Dieu nous a donnée pour nous transmettre avec Jésus la vie divine et faire notre éducation spirituelle jusqu’à la plénitude i.e. la sainteté.

Dieu se donne en nourriture

Jésus nous aimait tellement qu’en partant il s’est arrangé pour demeuré avec nous et cela jusqu’à la fin du monde. « Voici que je suis avec vous jusqu’à la fin des siècles. » (Mt 28:20) Il est resté avec nous, il nous a envoyé son Esprit et, merveille des merveilles; il a voulu être avec nous dans l’Eucharistie avec son corps et son sang et tout son être divin. Il savait que nous sommes faibles et il nous a laissé une nourriture vivante pour que nous devenions des fils de Dieu parfaits. Il s’est fait homme pour que nous puissions devenir Dieu, en devenant d’autres lui-même.  Voilà bien comment Dieu nous a aimés. Il nous a donné son Fils pour nous racheter; il nous a donné sa Mère; il a envoyé son Esprit sur nous. Nous sommes les enfants les plus riches du monde. Nous avons tout en mains pour atteindre Dieu. La plus belle aventure du monde.

Allez, faites des disciples

Mars 1982 – Volume 1.3

Allez, faites des disciples Jésus avait prêché pendant trois ans. Il avait spécialement instruit et entraîné ses Apôtres pour continuer son œuvre d’évangélisation. De son vivant, il les entraîna à prêcher, à guérir, à pardonner les péchés et à chasser les démons.

Après la résurrection, les Apôtres se rendaient en Galilée à la montagne où Jésus leur avait donné rendez-vous. Il leur dit : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (Mt 28 : 18-20).

Que voulait dire Jésus par « Faites des disciples? » Il voulait dire une chose précise qu’il avait faite lui-même avec ses Apôtres spécialement, et aussi avec les 72 disciples qu’il envoya de village en village pour annoncer que le Royaume de Dieu est proche. Jésus parlait de ce qu’il avait fait lui-même et ce que tous les maîtres du monde font : comprendre, faire enseigner ce qu’ils comprennent et font eux-mêmes, et enseigner à faire ce qu’ils font. Ce n’est pas pour rien que Jésus a dit : « Je vous ai donné l’exemple pour que vous fassiez la même chose. » (Jn 13 :15). Le maître est celui qui donne l’exemple en mettant en pratique ce qu’il enseigne. Jésus a dit clairement à ses disciples : « Celui qui comprend ces choses et qui les met en pratique, celui-là sera grand dans le Royaume des cieux. »

Ceux qui enseignent et ne font pas ce qu’ils disent sont des professeurs et non pas des maîtres à suivre. Jésus a stigmatisé l’hypocrisie des Pharisiens et en même temps il a stigmatisé la nôtre. Écoutons : « Alors Jésus s’adressait aux foules et à ses disciples en disant : « Sur la chaire de Moïse se sont assis les Scribes et les Pharisiens : faites donc et observez tout ce qu’ils pourront vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs actes : car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt…Pour vous ne vous faites pas appeler « Maître » car vous n’avez qu’un Maître et tous vous êtes des frères…Le plus grand parmi vous sera votre serviteur…Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites qui fermez aux hommes le Royaume des Cieux! Vous n’entrez certes pas vous-mêmes et vous ne laissez même pas entrer ceux qui le voudraient…Malheur à vous, dîme de la menthe du fenouil et du cumin, après avoir négligé les points les plus graves de la loi : la justice, la miséricorde et la bonne foi…Guides aveugles qui arrêtez au filtre le moustique et engloutissez le chameau. Malheur à vous Scribes et Pharisiens hypocrites, qui ressemblez à des sépulcres blanchis : au-dehors ils ont belle apparence, mais au-dedans ils sont pleins d’ossements de morts et de toute pourriture. » (Mt 23 :1-31)

Jésus a été le Maître par excellence. Il a été lui-même tout ce qu’Il a dit. Il a fait tout ce qu’Il a enseigné. St-Paul nous dit : « Il a été éprouvé en tout ce que nous sommes excepté le péché. » (Héb 4 :15). Jésus est le seul homme qui ait jamais pu dire : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie.(Jn 14 :6) « Personne ne va au Père que par moi. » (Jn 14 :6) « Je suis la porte; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jn 10 :9)

Vous me direz : « Mais les Apôtres n’étaient pas parfaits et Jésus les a envoyés enseigner. Il leur a dit de faire des disciples. Ils étaient donc des maîtres. »

Votre argumentation est bonne. C’est vrai que les Apôtres n’étaient pas arrivés à la perfection. Ils étaient des hommes de modeste condition, mais c’était des hommes à la foi robuste et d’une droiture remarquable. C’est cette droiture alliée à une grande sincérité qui leur a fait découvrir en Jésus le Messie annoncé et qui leur a fait saisir la Vérité en ses paroles. Celui qui n’est pas droit ne peut arriver à la Vérité parce qu’il a un autre intérêt, un autre Dieu en arrière de la tête ou du cœur.

Les Apôtres, une fois qu’ils eurent compris et saisi la Vérité dans les paroles et la vie du Christ, démontrèrent une fidélité inébranlable et leur attachement sans faille au Christ. Partout où Jésus prêchait, Il rencontrait l’hostilité acharnée des prêtres, des Pharisiens et des docteurs de la loi. Devant cet acharnement des autorités religieuses officielles, les Apôtres demeurèrent indéfectiblement fidèles au Maître qu’ils avaient suivi en laissant tout derrière eux : barques, maisons, familles.

Et leur fidélité demeura inébranlable même après la mort de leur Maître bien-aimé. On les emprisonnait, on les menaçait, rien ne pouvait les ébranler. St-Pierre et les Apôtres furent un jour emprisonnés et ils furent délivrés miraculeusement pas un ange. En les laissant, l’ange leur dit : « Allez annoncer hardiment au peuple dans le temple tout ce qui concerne cette vie-là. » (Act 5 :19).

Mais le lendemain, quelqu’un vint annoncer au Sanhédrin : « Les hommes que vous avez mis en prison, les voilà qu’ils se tiennent dans le temple et enseignent le peuple. » Le commandant du temple alla chercher les Apôtres et les amena devant le Sanhédrin réuni et tout le Sénat. Le grand prêtre lui-même les interrogea : « Nous vous avions formellement interdit d’enseigner de votre doctrine…Pierre répondit : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». Le texte continue en disant qu’en entendant Pierre, ils frémissaient de rage et projetaient de le faire mourir. Puis le sage Gamaliel intervint et dit au Sanhédrin réuni : « Hommes d’Israël, prenez bien garde à ce que vous allez faire à l’égard de ces gens-là. À présent, je vous dis, ne vous occupez pas de ces gens-là, laissez-les. Car si leur propos ou leur œuvre vient des hommes, il se détruira de lui-même; mais si vraiment il vient de Dieu, vous n’arriverez pas à les détruire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu. » (Act 5 :17-40)

Ce sage Gamaliel avait cité des histoires du passé Il savait par les faits que ce qui ne vient pas de Dieu tombe par lui-même et que ce qui vient de Dieu est inébranlable. Quelle sagesse! Et les Apôtres furent libérés

Quand on voit l’audace des Apôtres devant les plus hautes autorités religieuses, on s’aperçoit qu’on est en face de vrais héros qui défendent leur cause et témoignent de leur fidélité à leur Maître jusque devant les menaces de prison et de mort. Ceci démontre que la puissance de l’Esprit-Saint les éclairait et les soutenait de manière indéfectible.

Pierre et Jean avaient comparu antérieurement devant le Sanhédrin. Les actes nous disent comment après avoir délibéré, les membres du Sanhédrin avaient rappelé les Apôtres : » Ils les rappelèrent donc et leur défendirent de souffler mot et d’enseigner au nom de Jésus. Mais Pierre et Jean de leur rétorquer : « S’il est juste aux yeux de Dieu de vous obéir plutôt qu’à Dieu, à vous d’en juger. Nous ne pouvons pas quant à nous, ne pas publier ce que nous avons vu et entendu. » (Act 4 :18-20).

Remarquez que les Apôtres enseignaient le Christ et l’Évangile avec la puissance de l’Esprit-Saint. Ils annonçaient le Christ partout et rien ne les arrêtait. Le dernier verset du chapitre 5 des Actes dit : « Et chaque jour, au temple et dans les maisons, ils ne cessaient d’enseigner et d’annoncer la Bonne Nouvelle du Christ Jésus. » (Act 5 :42).

Leur enseignement était tout dirigé vers le Christ et son message. Voilà ce qu’il faut faire. Les Apôtres n’étaient pas parfaits, mais ils employaient le moyen parfait pour sauver les âmes : conduire les âmes au vrai Maître et leur enseigner le message du Christ, la Bonne Nouvelle du salut par l’Évangile.

Il n’y a qu’un Maitre Dieu et Dieu incarné en Jésus pour vivre le message du Père et nous l’enseigner.

À côté du grand Maître et du Bon Pasteur, il y a une multitude de petits maîtres et petits bergers qui doivent guider les brebis qui les entourent vers le bercail du grand Pasteur qui a dit : « Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres. » (Jn 8 :12).

Chaque chrétien doit être un petit pasteur qui guide ses brebis vers le Christ. Chaque chrétien doit être un témoin du Christ par sa vie et par ses paroles. Le 30 octobre, le Pape Paul VI disait : « Je termine par une affirmation évidente : L’évangélisation, le Royaume de Dieu, l’Église ont besoin d’hommes et femmes qui en font leur but, leur programme et la joie de leurs vies. » (Paul VI, 30 oct. 1974).

C’est un appel à tous les chrétiens de bonne volonté pour se faire apôtres de l’Évangile par leur vie et leurs paroles. Ici il faut citer le prophète Daniel : « Ceux qui enseigneront la Vérité à beaucoup brilleront dans le ciel comme les étoiles au firmament. » (Dan 12 :3).

St-Jean met en garde contre les faux prophètes : « Beaucoup de faux prophètes se sont répandus dans le monde. Voici comment vous saurez si l’Esprit de Dieu les inspire : tout inspiré qui proclame que Jésus Christ est venu parmi nous dans la chair, celui-là appartient à Dieu. » (1 Jn 22 :4,6).

Un vrai prophète est celui qui enseigne les paroles, les pensées et les actions du Christ Jésus.

Chaque chrétien doit donc être un petit maître qui pratique et enseigne ce qu’il sait du Christ et c’est en donnant aux autres ce qu’il sait qu’il recevra davantage de connaissances de Dieu par la lumière de l’Esprit-Saint promis par le Christ « pour nous guider jusqu’à la Vérité entière. » (Jn 16 :13).

« Celui qui écoute mes paroles et qui les met en pratique est semblable à un homme qui bâtit sa maison sur un rocher. » (Mt 7 :24).

 

La Foi et La Pratique (2)

Février 1982 – Volume 1.2

Tout commence par le désir. Vous voulez faire un voyage en auto le soir. Premier pas : mettre le moteur en marche. Désir de trouver : premier geste de recherche. Deuxième pas : allumage des lumières. Après le désir vient le premier geste qui fait voir; l’allumage de lumières. Effet : on commence à voir jusqu’à la limite de la lumière. La pensée s’illumine. C’est le premier bout de chemin qui apparaît. C’est suffisant pour se mettre en marche et commencer à avancer. Troisième pas : l’auto avance et celui qui conduit s’aperçoit qu’en avançant, il voit toujours plus loin, toujours suffisamment pour continuer à avancer vers le but qu’il poursuit. Il voit sans cesse des choses nouvelles qu’il ne pouvait pas voir sans avancer constamment. Enfin, le terme du voyage apparaît dans la lumière des phares! Le voyage est terminé. Si le voyageur allume ses phares sans avancer, il voit seulement à la limite des phares. S’il n’avance pas, il ne verra jamais plus loin et il finira même par ne plus voir rien du tout. Quand le carburant sera épuisé, le moteur s’arrêtera et il ne verra plus rien du tout. Ce qu’il a vu ne lui a servi à rien, il n’arrivera jamais au terme du voyage, alors qu’il aurait eu le carburant suffisant pour se rendre et revenir. Il avait vu suffisamment pour partir et il n’est pas parti.

Avec la lumière de la foi, Dieu nous en donne suffisamment pour nous mettre en marche et à mesure qu’on avance on voit de plus en plus loin, de plus en plus profond. À Abraham, Dieu dit : « Laisse ta famille, ton pays et va dans la terre que je te montrerai. » Et Abraham partit sur la Parole de Dieu. C’est à mesure qu’il avançait qu’il voyait d’autres terres. Il continua et à la fin il arriva dans la terre promise.

Dieu ne nous montre pas le ciel, la Maison du Père. Avec les premières lueurs de la foi, il nous montre seulement le début du chemin, tout en nous indiquant le terme du voyage, mais sans le faire voir. La foi sans les œuvres est morte dit l’Écriture. Elle ne conduit pas au terme : la vie éternelle. Celui qui met son moteur en marche et allume ses phares sans avancer n’arrivera jamais au terme du voyage. Celui qui a la petite carte pour aller à Québec et qui ne part pas, même s’il a cru son ami qui le renseignait, n’arrivera jamais à Québec. De même, celui qui dit croire au Christ et qui ne se met pas en marche vers le but : le paradis, n’arrivera jamais à la maison du Père. « La foi sans les œuvres est morte. » Elle ne produit rien. Jésus a dit : « Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres. » Il a dit : « celui qui me suit » et non pas « celui qui s’assoit et me regarde aller. » Il faut se mettre en marche et à mesure qu’on avance, le chemin révèle d’autres beautés, d’autres paysages, d’autres étapes jusqu’à ce qu’apparaissent le terme, l’oasis du repos et de la joie éternelle. « Les justes, dit l’Écriture, brilleront comme le soleil dans le Royaume de mon Père. » C’est la foi avec la pratique qui conduit à la connaissance. Celui qui n’a pas fait ses preuves ne sait rien. « Celui qui n’a pas été éprouvé, que sait-il? » dit l’Écriture. La foi seule est inutile, c’est la pratique de ce qu’on a découvert dans la foi qui conduit à la connaissance. « C’est la volonté de mon Père que tous les hommes arrivent à la connaissance de la Vérité et qu’ils soient sauvés. » Pour cela, il faut désirer, chercher, mettre en pratique. Le résultat c’est la connaissance. La connaissance de Dieu aboutit à la possession de Dieu. « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, Père et qu’ils connaissent celui que tu as envoyé. »

La foi éclaire, illumine l’âme, transforme la pensée et transforme le corps instrument de travail de l’âme sur la terre.

Partez, Dieu vous éclaire et vous accompagne.

 

L’Esprit Saint

Décembre 1982 – Volume 1.12

« Les vrais fils de Dieu sont animés par l’Esprit de Dieu ». (Rom 8:14) Ce texte merveilleux nous montre l’importance primordiale de la connaissance de l’Esprit Saint et d’une dévotion solide et lucide envers lui.

Si le Christ a été formé en Marie par la puissance de l’Esprit Saint, il n’est pas formé autrement en nous. Ceci était clairement annoncé par Jean-Baptiste : « Moi je vous baptise dans l’eau, mais Lui vous baptisera dans l’eau et l’Esprit ». Ce texte nous indique clairement que la vie divine commence en vous par un germe divin qui doit ensuite grandir comme un arbre et atteindre la plénitude, de la maturité. Jésus disait : « Le Royaume de Dieu est semblable à un grain de sénevé, qui est le plus petit de toutes les semences. On le met en terre, il croît et devient un grand arbre où les oiseaux du ciel viennent nicher ». (Mt 13:31,32) Dans le Royaume de Dieu, il en va comme dans la nature. Il y a semence, croissance, maturité. L’Esprit Saint est en Dieu : l’Amour, la Vérité et la Vie.

C’est lui qui, en Marie, a formé le corps du Christ comme une toute petite cellule dont Marie a fourni la matière. C’est également lui qui nous communique la vie au baptême comme une toute petite semence divine, comme une parcelle divine. Comme « Dieu est amour », cette petite semence est une semence de vie d’amour divin. Justement, Saint Paul nous dit : « L’amour divin est diffusé en nos cœurs par l’Esprit Saint ». (Rom 5:5)

Ce dernier texte nous démontre l’importance vitale pour nous de bien connaître l’Esprit Saint et d’avoir une dévotion lucide et éclairée envers lui.

L’âme de notre âme

L’Esprit Saint est comme l’âme de notre âme. Avec la vie divine en nous, nous avons comme une autre âme qui nous vivifie : c’est la vie divine qui anime tout notre être, corps et âme. C’est merveilleux que Dieu puisse communiquer sa vie pour que, par grâce, nous devenions de vrais fils de Dieu à l’image du grand frère, Jésus. Un texte du Vatican II sur l’Église reprend Saint Paul et nous rappelle notre incroyable et merveilleuse destinée : « Tous ceux qu’il a choisis, le Père, avant tous les siècles, les a connus par avance, les a destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils, l’aîné d’une multitude de frères ». (Rom 8:29)

Et Saint Jean, l’Apôtre de l’amour nous dit: « Il nous a été donné par grâce d’être appelés fils de Dieu et réalité; nous le sommes ». (1 Jn 3:1)

Voilà la plus belle aventure du monde : naître comme fils de Dieu et arriver jusqu’à la maturité spirituelle : la perfection : « Soyez parfaits comme le Père céleste est parfait ». (Mt 5:47)

Un être humain qui n’a pas la vie divine est comme un corps sans âme dont on se débarrasse. Dieu fait de même. « Je suis la vigne et vous êtes les sarments; mon Père est l’agriculteur. Tout sarment qui ne porte pas de fruits, il le coupe et le jette au feu; tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde pour qu’il en porte davantage ». (Jn 15:1-2) À Nicodème, Jésus disait : « Si l’homme ne renaît de l’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume des cieux ». (Jn 3;5)

L’être humain est complexe

L’être humain est complexe, mais il est UN. C’est comme un mariage, entre l’esprit et la matière, qui ne fait qu’un seul être. L’âme est créée par Dieu, c’est le souffle de la vie; le corps est fourni par la mère et il est tranquillement modelé par elle pour servir de demeure à l’âme. L’esprit est au centre de l’âme et permet d’être en contact avec Dieu. Marie, dans son Magnificat attire notre attention sur l’esprit : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon sauveur ». (Lc 1;46-47) Et Saint Paul éclaire le même point : « Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie totalement, et que votre être entier, l’esprit, l’âme et le corps, soit gardé sans reproche à l’avènement de Notre Seigneur Jésus Christ ». (1 Thess 5:23)

L’esprit est la partie la plus élevée de l’homme ouvert lui-même à l’Esprit de Dieu.

Ce texte de Saint Paul indique bien comment tout notre être doit être transformé et purifié par la grâce sanctifiante sous l’influence de l’Esprit de Dieu.

Chaque être agit à son niveau

Une plante a la vie : elle peut naître, croître, se développer, mais elle ne peut voir et marcher. Cela est surnaturel pour elle i.e. au-dessus de sa nature.

L’animal naît, croît, se développe, mais en plus de ce que fait la plante, il peut voir, sentir, entendre imaginer des choses. Il ne peut raisonner, c’est surnaturel pour lui, au-dessus de sa nature.

L’homme fait tout ce que fait la plante et l’animal, mais il a en plus une âme raisonnable et une volonté libre. Il peut parler, raisonner, penser, méditer, tirer des conclusions d’une situation donnée, prévoir sa conduite ou se tirer d’affaire intelligemment dans une situation difficile. En toutes ces choses, l’homme peut agir de lui-même, il a en lui toutes les capacités, les talents pour le faire. L’acte correspond à la nature de l’être et chaque être ne peut dépasser ce niveau par lui-même.

C’est ainsi que l’homme, doué d’une vie naturelle, ne peut en aucune façon produit les actes de la vie surnaturelle. Pour qu’il réussisse à atteindre le niveau de vie surnaturelle, il faut que Dieu vienne à son secours et qu’il mette en lui la semence de la vie surnaturelle. C’est ce qui arrive avec le baptême : « Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous, vous serez baptisés dans l’Esprit Saint ». (Act 11:16)

À mesure que le germe divin se développe en nous par l’Esprit, nous devenons de plus en plus capables de produire des actes surnaturels élevés. Les actes les plus élevés sont ceux qui relèvent de l’amour, de la charité. L’amour est la plus grande de toutes les vertus; elle ne passera jamais tandis que la foi et l’espérance disparaîtront quand nous aurons atteint Dieu.

Dieu communique sa vie par le Christ

Dieu a envoyé son Fils sur la terre pour nous racheter et nous communiquer sa vie. « Je suis la vigne; vous, les sarments ». (Jn 15:5) Ce qui veut dire : de même que dans un arbre la vie est communiquée aux branches par le tronc ainsi la vie surnaturelle nous est communiquée par le Christ. Et Jésus affirmait : « Personne ne va au Père, que par moi ». (Jn 14:6) « Je suis la porte des brebis. Celui qui n’entre pas par la porte est un mercenaire et un voleur » (Jn 10:1,7)

Croissance de la vie surnaturelle

Pour vivre, la branche de l’arbre doit être reliée au tronc. Plus la branche est fortement reliée au tronc, plus elle reçoit de la vie et plus elle peut nourrir de petites branches.

C’est en ce sens et littéralement vrai que quelqu’un a pu dire : « Une âme qui s’élève élève le monde ». Il aurait pu dire aussi bien : « Une âme qui grandit dans la vie spirituelle, qui est de plus en plus reliée au Christ, produit de plus en plus de fruits dans le corps mystique ».

C’est par la sève que se distribue la vie dans une branche. Plus il passe de sève dans le tronc, plus les branches reçoivent de la vie et produisent des fruits. Dans notre vie surnaturelle, la sève qui distribue la vie, c’est l’Esprit Saint. Plus la charité, l’amour, grandit, plus l’homme se sanctifie. « Et c’est l’Esprit », dit Saint Paul « qui diffuse l’amour, divin dans nos cœurs ». (Rom 5 :5)

Voilà pourquoi une solide dévotion à l’Esprit Saint est nécessaire non seulement pour naître à la vie spirituelle, mais pour la développer constamment. La branche de l’arbre ne se développe que par l’afflux continu de la sève.

La croissance spirituelle se fait encore par la lecture et la méditation de la Parole de Dieu. Là est la vérité. « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas ». La vérité divine est éternelle et ne changera jamais.

Si Jésus a dit : « Mes paroles sont Esprit et Vie » (Jn 6:63), cela veut dire que nous devons les relire, les méditer et les mettre en pratique. Au début de la Bible, dans le Deutéronome, Dieu dit : « Vous garderez tous les commandements que je vous ordonne aujourd’hui de mettre en pratique, afin que vous viviez, que vous vous multipliiez et que vous entriez dans le pays que Yahvé a promis par serment à vos pères et le possédiez ». (Deut 8:10) Dieu insiste sur la mise en pratique. La même idée est reprise autrement par l’Apôtre Saint Jacques : « La foi sans les œuvres est morte ». (Jc 2:17)

La Parole de Dieu est lumière et vie. Dans les psaumes nous trouvons : « Mes paroles illuminent et les simples comprennent ». (Ps 119:130)

Pour comprendre la Parole de Dieu, il nous faut l’Esprit Saint qui l’a inspirée. Le Christ disait à ses Apôtres : « Je vous enverrai mon Esprit; il rappellera tout ce que je vous ai dit et il vous guidera jusqu’à la Vérité entière. » (Jn 14:26 – Jn 16:13)

L’Esprit Saint ne peut nous élever en un instant au sommet de la vie spirituelle pas plus que le soleil ne peut rendre en une journée un arbre à maturité complète. La croissance est toujours lente et aucune vie ne se développe par sauts.

L’Esprit révèle donc à l’âme, qui médite la Parole de Dieu, les réalités divines qu’elle cache. Ces réalités s’approfondissent graduellement jusqu’à des profondeurs inouïes comme on le voit dans la vie des saints. Le don d’intelligence est un des plus précieux parce qu’il permet à l’âme de pénétrer la Parole de Dieu pour en saisir le sens.

Jésus savait bien que la mémoire des hommes est courte et que l’homme est lent à comprendre et encore plus lent à mettre en pratique les leçons apprises. Voilà pourquoi il a dit : « Mon Esprit vous rappellera tout ce que je vous ai dit » et plus encore : « Il vous guidera jusqu’à la Vérité entière ». (Jn 14:26 – Jn 16:13)

Heureux sommes-nous que le Père dans sa bonté nous ait envoyé son Esprit pour vivre de sa vie, pour la faire croître et la développer jusqu’à la plénitude comme l’exprime si bien Saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». (Ga 2:20)